Le 11 juin 2025, un premier cas autochtone de chikungunya a été détecté dans la commune de La Crau (Var) en PACA, suivi deux jours plus tard, le 13 juin 2025, par un second cas à Prades-le-Lez (Hérault) en Occitanie. Ces infections, contractées sur le territoire français, marquent la première apparition du virus dans le pays cette année.

Le chikungunya est une maladie virale transmise par le moustique tigre (Aedes albopictus), rayé gris et noir de petite taille (moins d’un demi-centimètre), présent sur le territoire hexagonal et actif entre les mois de mai et de novembre. Contrairement aux cas dits « importés », les cas autochtones sont contractés directement en France métropolitaine, sans qu’il y ait de séjour préalable dans une zone où le virus circule activement, dans les 15 jours qui précèdent l’apparition des symptômes. La contamination se fait via la piqûre d’un moustique tigre, qui a lui-même piqué d’abord une personne infectée du chikungunya. 

Un dispositif contre la propagation du chikungunya

Des mesures immédiates sont mises en œuvre pour limiter tout risque de propagation. Dans certaines communes, notamment celles touchées, des démoustications ont lieu sur la voie publique et dans les jardins privés. L’objectif est d’éliminer rapidement les gîtes larvaires (zones d’eau stagnante) et les moustiques adultes, qui peuvent transmettre le virus.

En complément des actions sur le terrain, les ARS restent attentives et réalisent des enquêtes afin d’identifier des personnes qui pourraient présenter des symptômes, les informer sur la conduite à tenir et diffuser les messages de prévention.

Enfin, les hôpitaux, médecins libéraux et laboratoires d’analyse médicale situés dans les zones concernées sont également mobilisés. Ils le sont notamment pour la prise en charge, le dépistage et pour rappeler les mesures de prévention aux personnes qui pourraient présenter les symptômes du chikungunya.

 

Se protéger des piqûres de moustique tigre

Pour se protéger des piqûres de moustiques, il est recommandé :

  • D’appliquer un répulsif cutané, particulièrement le matin et en fin de journée (lire attentivement le mode d’emploi),
  • De porter des vêtements couvrants, clairs et amples pour limiter les zones exposées,
  • D’utiliser les climatiseurs ou les ventilateurs qui perturbent les moustiques,
  • D’utiliser des moustiquaires pour les nouveau-nés ou les personnes alitées.

En cas de présence de symptômes évocateurs du chikungunya (forte fièvre, douleurs articulaires ou musculaires, fatigue, maux de tête, éruption cutanée, etc.), consulter rapidement un médecin. Il est important de diagnostiquer le chikungunya pour identifier rapidement la zone précise de transmission autochtone, afin de mettre en œuvre le dispositif complet de lutte antivectorielle, incluant l’information des habitants, la lutte anti-larvaire, l’installation de pièges et les traitements adulticides nocturnes.

 

Eviter la prolifération des moustiques tigres

Outre les actions collectives pour lutter contre le moustique tigre et les potentielles transmissions de virus, des actions individuelles sont aussi nécessaires. Il est ainsi recommandé de supprimer les eaux stagnantes dans lesquelles les moustiques se développent, de manière hebdomadaire :

  • Vider les coupelles des plantes et ce qui peut retenir l’eau (mobilier de jardin, bâche, jouets des enfants, seaux, arrosoirs, etc.),
  • Fermer hermétiquement ou recouvrir d’une moustiquaire les réserves d’eau (fût, bidon),
  • Nettoyer les gouttières et les rigoles afin d’assurer un bon écoulement,
  • Entretien des espaces verts qui peuvent devenir des lieux de repos pour les moustiques adultes.

 

Une menace croissante d’épidémie de Chikungunya dans les années à venir

Jusqu’à présent, les cas autochtones de virus transmis par le moustique tigre dans l’Hexagone ont été des foyers localisés, dans lesquels il a toujours été possible de retracer l’origine des contaminations. À l’heure actuelle, les experts estiment qu’une épidémie d’arbovirose (maladies virales transmises par les insectes), tous virus confondus, a une probabilité comprise entre 6 et 7 sur une échelle de 0 à 9 de survenir dans les cinq prochaines années. Leur survenue pourrait avoir un impact sanitaire ainsi qu’économique et social, notamment sur les secteurs de la santé et du tourisme.

Rédaction : Marine AUDONNET, FREDON France