L’Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia), l’Ambroisie trifide (Ambrosia trifida) et l’Ambroisie à épis lisses (Ambrosia psilostachya) sont des plantes invasives originaires d’Amérique du nord et capables de se développer rapidement dans de nombreux milieux (parcelles agricoles, bords de route, chantiers, friches, etc.).

Leurs pollens, émis en fin d’été, provoque de fortes réactions allergiques (rhinites, etc.) chez les personnes sensibles. C’est également une menace pour l’agriculture (pertes de rendement dans certaines cultures) et pour la biodiversité (concurrence avec certains végétaux en bords de cours d’eau).

Les risques pour la santé humaine

Le pollen d’ambroisie à feuilles d’armoise, émis de fin juillet à début octobre selon les conditions météorologiques, est très allergisant, quelques grains de pollen par mètre cube d’air suffisent pour provoquer divers symptômes chez les personnes sensibles. Les réactions les plus couramment observées sont des rhinites, conjonctivites, trachéite (toux sèche), asthme et urticaire.

Les symptômes sont saisonniers (globalement d’août à octobre, avec un pic en septembre) et d’autant plus prononcés que le taux de pollen dans l’air est élevé et persiste pendant plusieurs jours. Survenant à l’automne, la tendance évolutive est une plus grande fragilité vis à vis des infections respiratoires hivernales, avec la pérennisation de l’inflammation et de l’hyperréactivité bronchique.

Les recommandations de l’Allergologue

L’allergie se prouve grâce à un bilan allergologique simple et peu couteux. Outre les mesures de protection on dispose de moyens thérapeutiques comportant des médicaments : anti-inflammatoires locaux et antihistaminiques et surtout la désensibilisation spécifique. La désensibilisation n’est possible que chez les allergiques prouvés : ceux dont le bilan allergologique est positif, certifiant l’existence d’anticorps spécifiques de l’ambroisie.
La désensibilisation spécifique effectuée sur le mode pré et co-saisonnier, le plus souvent par voie sublinguale, « rééduque » le système immunitaire et permet à l’allergique de tolérer une quantité beaucoup plus importante d’allergène. Elle modifie également l’histoire naturelle de l’allergie évitant ainsi l’aggravation de la rhinite qui va se compliquer d’asthme, de l’asthme léger qui peut devenir sévère. Elle rend la vie plus confortable et prévient également l’apparition de nouvelles allergies.

Pour en savoir plus rendez-vous sur la page Les risques pour la santé humaine 

Les risques pour l’agriculture

La présence d’ambroisie dans certaines parcelles agricoles peut entraîner :

  • une perte de rendement totale ou partielle,
  • une dépréciation de la valeur du foncier,
  • un déclassement de la récolte ou une réfaction du prix,
  • des charges supplémentaires de désherbage et travail du sol,
  • une gestion à long terme conséquente due à un stock semencier important et une dormance pouvant aller jusqu’à 10 ans,
  • des conflits de voisinage

Photo de A. Rodriguez : Ambroisie trifide qui a colonisé un champs de tournesol

Réglementation

En France, l’Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia), l’Ambroisie trifide (Ambrosia trifida) et l’Ambroisie à épis lisse (Ambrosia psilostachya) sont classé au code de la santé publique comme espèces nuisibles santé humaine. Il est donc interdit de les introduire, les transporter, les utiliser, les mettre en vente ou en acheter, sous quelque forme que ce soit.

​Dans les départements concernés par la présence d’ambroisie ou susceptible de l’être, le préfet détermine par arrêté préfectoral les mesures à mettre en œuvre sur ce territoire et leurs modalités d’application. (voir la carte des arrêtés préfectoraux

Observatoire des ambroisies

Afin de renforcer la coordination des actions de prévention et de lutte contre les ambroisies, un Observatoire des ambroisies a été mis en place depuis juin 2011 par le Ministère des Solidarité et de la Santé, en partenariat avec les ministères de l’Agriculture et de l’Alimentation et de la Transition écologique et de l’Intérieur. De 2011 à 2017, c’est l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) qui a piloté cet Observatoire. Depuis 2017, le pilotage et l’animation de l’Observatoire sont assurés par FREDON France.

Chaque été du 15 au 30 juin ont lieu les Journées de lutte contre les ambroisies organisées par l’Observatoire. Durant ces 15 jours, des animations sont organisées partout en France pour informer le grand public et les professionnels sur les problèmes générés par les ambroisies et pour encourager la mise en place d’actions de lutte.

Vous pouvez suivre l’Observatoire sur les réseaux sociaux (FacebookInstagramTwitter et LinkedIn) pour retrouver les dernières actualités sur les ambroisies.

Comment lutter contre l’ambroisie ?

Tout propriétaire, locataire, exploitant, gestionnaire, ayant droit ou occupant à quelque titre que ce soit d’un terrain bâti ou non bâti, doit entretenir ce terrain en y pratiquant un entretien à la fois régulier et adapté, de nature à empêcher la prolifération des pieds d’ambroisie.

L’objectif de cette lutte contre l’ambroisie est d’interrompe le cycle de l’ambroisie en :

  • Empêchant la plante de produire du pollen pour limiter les allergies
  • Empêchant la plante de produire des semences pour limiter l’invasion

Il est indispensable de poursuivre les actions de lutte sur plusieurs années pour éradiquer la plante.

Journée d’arrache d’ambroisie lors des Journées de lutte contre les ambroisies

Si vous trouvez des pieds d’ambroisie :

Assurez vous ou faites vous confirmer qu’il s’agit bien d’ambroisie. Pour cela consulter la page et/ou la carte de reconnaissance pratique de l’ambroisie. Si vous avez un doute concernant l’identification, envoyez par mail une photo à l’Observatoire des ambroisies.

Puis signalez là sur la plateforme de signalement ambroisie. Cette plateforme permet de cartographier la présence de l’ambroisie en France ainsi que d’en améliorer la gestion.

Si l’ambroisie se trouve sur votre terrain vous devez l’éliminer avant la floraison (entre début août et octobre). Sinon vous devez informer votre mairie et/ou le référent ambroisie de votre commune.

Pour en savoir plus sur les méthodes de luttes : comment lutter contre l’ambroisie 

Rédaction : Léa Vaillant, FREDON France

Avec l’aide de trois médecins allergologues Martine Grosclaude, Dominique Château-Waquet et Chantal Déchamp

Source

Observatoire des ambroisies : https://ambroisie-risque.info/