En 2020, face à l’arrivée de l’Ambroisie à feuilles d’armoise en Région wallonne, les autorités belges ont financé la création de l’Observatoire wallon des Ambroisies (OWA), sous la direction de l’Université de Liège. L’objectif : freiner l’expansion de cette plante allergène et envahissante. Aujourd’hui, après cinq années de surveillance et de gestion, où en est-on ?

L’ambroisie est encore rare en Wallonie, mais son statut émergent en fait une priorité. En 2020, seules 20 populations étaient répertoriées, principalement dans des zones agricoles. Grâce à des outils de sciences participatives et une mobilisation citoyenne importante, le nombre d’observations n’a cessé d’augmenter.

Aujourd’hui, l’Observatoire surveille plus de 120 foyers répartis sur la quasi-totalité de la région, à l’exception notable de la haute Ardenne. Si la majorité des populations ne comptent que quelques dizaines d’individus, certaines atteignent plusieurs milliers de plantes, ce qui témoigne d’une progression alarmante.

Malgré cette expansion, les efforts de l’OWA portent leurs fruits : près de 40 populations ont été éradiquées, c’est-à-dire qu’aucune plante n’y a été détectée depuis trois ans. Ces résultats montrent que la gestion active peut limiter l’invasion, même si le nombre de foyers continue de croître.

L’émergence de l’ambroisie a également permis de mieux comprendre ses voies d’introduction. La principale source en Wallonie reste les mélanges de graines pour oiseaux et volailles, souvent contaminés par des graines d’ambroisie. Une étude menée en 2021 a révélé qu’un tiers des produits en vente contenaient ces graines, entraînant la contamination des sols sous les mangeoires. Bien que des réglementations européennes soient en place pour limiter ces contaminations, la vigilance reste de mise pour éviter que cette plante ne s’installe durablement dans nos jardins.

Le bilan de ces cinq années est contrasté : si certaines populations ont pu être éliminées, d’autres continuent d’émerger. La sensibilisation et la mobilisation citoyenne restent des leviers essentiels pour contenir l’ambroisie avant qu’elle ne devienne un problème aussi majeur qu’en Hongrie ou en France.

Avec des moyens renforcés et une vigilance accrue, l’Observatoire wallon des Ambroisies poursuit sa mission pour préserver la biodiversité et la santé publique en Wallonie.

Rédaction : Adrien DELFORGE, Observatoire Wallon des ambroisies