La mygale andalouse (Macrothele calpeiana), également surnommée l’araignée-taureau ou araignée-liège noire, est une espèce endémique originaire d’Espagne. Cette mygale , la plus grande d’Europe, a été observée une dizaine de fois en France.
Origine et Répartition
Macrothele calpeiana est originaire du rocher de Gibraltar et vit principalement dans la péninsule ibérique. On recense aujourd’hui près de 600 observations de cette espèce en Espagne.
La mygale andalouse est présente sur le territoire français, où elle a été observée 14 fois. Elle est arrivée par le transport d’olivier et de chênes centenaires originaires d’Espagne et réside en France sous forme introduite mais non établie. Cela signifie qu’elle peut occasionnellement se reproduire en dehors de son aire de captivité mais ne peut se maintenir à l’état sauvage car elle ne peut former de populations viables sans intervention humaine. Elle dépend donc d’introductions répétées pour se maintenir dans la nature.

Ces chiffres ne représentent que les signalements confirmés, la présence réelle de l’espèce est probablement sous-estimée en raison des spécimens non observés.
Identification et habitat
C’est la plus grande espèce d’Europe. En effet, Macrothele calpeiana peut atteindre plus de 7 centimètres. À diamètre égal, le corps des mâles est plus petit que celui des femelles. Elle se distingue notamment par la grande taille de ses filières (les 2 structures situées à l’extrémité de son abdomen) qui lui servent pour fabriquer la soie et tisser leur toile. Elle est de couleur brun, rougeâtre, violacé, souvent brillant et le corps est couvert de poils foncés.
Cette mygale réside dans des milieux terrestres, notamment dans les forêts et précisément dans les chênes-lièges, les autres types de chênes et les oliviers. On la retrouve également le long des rives des cours d’eau où elles tissent des toiles sous les troncs et les pierres. Elle semble préférer les zones à fortes précipitations. Elle tapisse entièrement l’intérieur de son habitat jusqu’au contour extérieur pour détecter le passage de proies potentielles, des insectes, qu’elle chasse à l’affût.

Cycle de vie
Elle passe la majeure partie de son temps dans son nid. Cependant, si elle est dérangée, elle tente de fuir et devient agressive. Elle adopte alors une posture défensive typique, et peut faire le mort.

C’est une espèce nocturne, plus active en été. Elle peut vivre de 4 à 5 ans et se retrouver en colonie de plusieurs dizaines d’individus. Avant d’atteindre l’âge adulte, elle peut faire de 8 à 9 mues. Les mâles meurent après la reproduction. Une femelle peut pondre jusqu’à une centaine d’œufs qu’elle met sous forme d’oothèque (amas d’œufs entourés d’une protéine qui devient dure, formant ainsi une coquille protectrice). Lorsque les juvéniles quittent l’oothèque, ils sont blancs et deviennent foncés avec le temps. Ils sont portés sur le dos de la femelle. Enfin, ils se placent progressivement à l’entrée du nid puis deviennent indépendants et commencent à se disperser.

Risques pour l’Homme
Cette espèce est non agressive mais peut le devenir en cas de dérangement, c’est à ce moment-là qu’elle peut mordre. Sa morsure est douloureuse du fait de la pénétration de ses deux crochets en forme de hameçons, dans la chair. Une réaction locale vive et un syndrome inflammatoire localisés sont possibles après une morsure. Les cas d’envenimations ne sont pas rares mais sont généralement bénins. En effet, son venin n’est pas dangereux pour l’Homme, il sert plutôt à paralyser et prédigérer les proies. Le venin est neurotoxique avec une action nécrosante locale possible mais aucun cas n’est décrit à ce jour. Les risques sanitaires sont jugés minimes pour l’Homme.
Un venin qui peut sauver ?
Le venin de cette espèce fait l’objet de plusieurs recherches dans la lutte contre le cancer, notamment pour les tumeurs du col de l’utérus développés habituellement suite à une infection au virus du papillome humain (VPH).
Concernant le VPH, certaines recherches sont prometteuses puisqu’à des certaines concentrations, le venin de cette araignée inhibe la prolifération de cellules cancéreuses et permet ainsi une diminution significative de la taille des tumeurs. Le venin de cette araignée peut être considéré comme un nouveau matériau antitumoral.
Gestion de la mygale andalouse
C’est le seul arachnide européen protégé par des traités internationaux (Convention de Berne, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe grâce à la coopération entre les États, et Directive Habitats, directive européenne de 1992 pour la conservation, la protection et l’amélioration de la qualité de l’environnement par la conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvage) et classé comme vulnérable par l’UICN.
Ces araignées sont susceptibles d’être sensibles à l’utilisation d’insecticides agricoles, et plus encore, en tant que prédatrices.
En France, elle ne figure pas sur une liste rouge.
Rédaction : Marine AUDONNET, FREDON France
Sources
MNHN & OFB [Ed]. 2003-2025. Fiche de Macrothele calpeiana (Walckenaer, 1805). Inventaire national du patrimoine naturel (INPN).
Site web : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/907480 – Le 24 juin 2025
Macrothele calpeiana (Walckenaer, 1805) in GBIF Secretariat (2023). GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org on 2025-06-24
Ferrández, M.A. 2010. Macrothele calpeiana. En: VV.AA., Bases ecológicas preliminares para la conservación de las especies de interés comunitario en España: Invertebrados. Ministerio de Medio Ambiente, y Medio Rural y Marino. Madrid. 60 pp.
https://www.researchgate.net/profile/Miguel-Angel-Ferrandez/publication/259671882_InformacIon_complementarIa_1_Macrothele_calpeiana/links/00b4952d415bfb0efb000000/InformacIon-complementarIa-1-Macrothele-calpeiana.pdf
Luís Pedrajas Pulido & Bernardo Sanz del Pozo – Nuevas citas de Macrothele calpeiana (Walckenaer, 1805) en la provincia de Jaén (España)
https://www.plant-animal.es/pdfscazorla/Pedrajas.Macrothele.pdf
Atlas y Libro Rojo de los Invertebrados Amenazados de España (Especies Vulnerables). Vol: I – Macrothele calpeiana
https://www.miteco.gob.es/content/dam/miteco/es/biodiversidad/temas/inventarios-nacionales/Macrothele_calpeiana_tcm30-198305.pdf
Gao, L., Shan, Be., Chen, J. et al. Effects of spider Macrothele raven venom on cell proliferation and cytotoxicity in HeLa cells. Acta Pharmacol Sin 26, 369–376 (2005). https://doi.org/10.1111/j.1745-7254.2005.00052.x
WASTE Magazine – #1997 Macrothele calpeiana https://wastemagazine.es/macrothelecalpeiana.htm
Alma biologica – la arana negra de los alcornocales
http://www.almabiologica.com/2012/05/la-arana-negra-de-los-alcornocales.html
Portail National des Ressources et des Savoirs – Macrothele calpeiana https://pnrs.ensosp.fr/layout/set/print/Plateformes/Sante/Soutien-sanitaire-operationnel-et-risques/Risques-lies-a-la-presence-d-animaux/La-mygale-andalouse/(print)/1