Les chenilles de Processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) et du chêne (T. processionnae) sont bien connues pour leurs poils urticants responsables d’irritations cutanées et respiratoires parfois sévères. Ces minuscules structures jouent un rôle défensif essentiel, protégeant les chenilles des prédateurs et des menaces extérieures. Mais regénèrent-elles leurs soies urticantes à chaque mue ?

Pour comprendre comment les soies se renouvellent, des chercheurs ont soigneusement épilé les plaques urticantes de plusieurs chenilles de Processionnaires du pin. Les résultats ont révélé que les soies étaient intégralement remplacées lors du renouvellement de la cuticule. Autrement dit, lorsque la chenille mue pour changer de stade. Cela montre que les cellules spécialisées dans l’épiderme, appelées cellules trichogènes, se réactivent avant chaque mue pour synthétiser de nouvelles soies parfaitement fonctionnelles, incluant leur charge toxique.

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Poil urticant entier (stade L3 ou L4) observé au microscope. Source : Vincendeau et al (1982)

Les Processionnaires du pin connaissent 5 stades larvaires avant de se transformer en chrysalide puis en papillon. C’est à partir du 3e stade qu’elles produisent des soies urticantes : elles ne peuvent donc renouveler leur soies que 2 fois dans leur vie. Les Processionnaires du chêne qui ont 6 stades larvaires pourront les renouveler 3 fois.

 

Qu’advient-il de ces soies lorsque la chenille grandit et mue ?

L’ancienne cuticule, abandonnée après la mue, conserve les soies déjà produites et leur potentiel urticant pendant plusieurs mois. Ainsi, même en l’absence de chenilles actives, les anciens nids représentent un danger pour les humains et les animaux.

Sources

Vincendeau, P., Hostachy, B., Jourdheuil, P., & Hebert, C. (1982). Productions tégumentaires de la processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa Schiff.) (Lépidoptères) : appareil urticant et appareil de ponte. Bulletin de la Société Zoologique de France, 107(1-2), 65-79.