L’Ailante est un arbre originaire de Chine, introduit en France au 18ème siècle et qui aujourd’hui est présent sur la majorité du territoire. Il jouit d’une capacité d’adaptation étonnante lui permettant de survivre tant dans des milieux tropicaux que dans les milieux plus continentaux. Cet arbre semble même préférer les espaces anthropisés comme les friches, bords de chemins de fers, bords de routes… Il peut même pousser entre les failles du béton. L’Ailante supporte sans difficulté la pollution urbaine et grâce à sa grande capacité de reproduction, se multiplie et s’installe rapidement dans de nouveau milieu.
Comment le reconnaître :
L’Ailante glanduleux est un arbre pouvant atteindre 25 mètres de hauteur. Les feuilles alternes dégagent une odeur désagréable au froissement. De juin à juillet, il produit des panicules de fleurs blanc-jaunâtre qui dégagent également une odeur forte. Ces fleurs donneront naissance à des fruits ailés (samares), teintés de rouge.
Ses modes de reproduction :
La production de samares permet à l’espèce de se disséminer à relativement grande distance par le vent. Cette reproduction sexuée est accompagnée d’une reproduction végétative à partir des racines, le drageonnement.
Ces arbres sont désormais présents sur tous les continents à l’exception de l’Antarctique et représentent un risque important pour la biodiversité, les économies, et la santé humaine.
L’Ailante et la biodiversité :
- L’Ailante émet des substances allélopathiques principalement à partir de ses racines mais aussi depuis d’autres parties de la plante (feuilles, fruits…). Ces molécules inhibent la germination des graines des autres espèces présentes dans le sol. L’importance du système racinaire est également un facteur contribuant à la quasi-monospécificitée des peuplements d’Ailante.
L’Ailante et les infrastructures humaines :
- La plante peut dégrader les infrastructures publiques grâce à sa capacité à germer et à se développer dans les interstices des chaussées et des trottoirs. De même, son expansion sur les réseaux et les dépendances ferroviaires peut entraîner des coûts de gestion importants.
L’Ailante et la santé humaine :
- D’avril à juin, l’Ailante libère un grand volume de grains de pollen, jusqu’à 300 000 par individu. Ce pollen est transporté par le vent et a été signalé comme un aéro-allergène émergeant dans le monde entier. Il peut provoquer de graves réactions allergiques chez les personnes sensibilisées. Le contact avec la sève peut également provoquer des irritations cutanées. En effet la plante contient une quinone irritante ainsi que de l’ailanthone pouvant être toxique.
Considérée comme une espèce exotique envahissante au regard de sa prolifération sur le territoire national et de ses impacts, tant sur la biodiversité que sur les infrastructures (linéaires, ou en milieu urbain), l’Ailante glanduleux est inscrit depuis 2019 sur la liste des espèces préoccupantes pour l’Union européenne. Ainsi toute introduction dans le milieu naturel, commercialisation et production est désormais encadrée.
Ce qu’il faut savoir avant toute intervention :
En raison des risques de brûlure par la sève de l’Ailante, il est conseillé de porter des équipements adaptés. Une intervention rapide permet de restreindre les moyens mis en place pour contrôler l’Ailante glanduleux : plus un foyer de colonisation est traité rapidement, moins il faudra mobiliser de ressources pour le gérer. Il est important d’éliminer la totalité de la plante, car chaque fragment de racine peut redonner naissance à un nouvel individu. En effet lorsque les individus sont stressés (taille, coupe, blessure…), ceux-ci rejettent vigoureusement à partir de la souche.
Un grand merci à notre relecteur Youcef SHAHALI, Chef de Projet ANGELE : Allergies complexes : prise eN charge Globale, diététiquE et environnementaLE au CHU de Besançon
Rédaction : Léa VAILLANT, FREDON France