La Belladone (Atropa belladonna) est une plante herbacée vivace de la famille des Solanacées, originaire d’Europe méridionale, centrale et orientale. Ses nombreux noms vernaculaires (herbe empoisonnée, cerise du diable, belle dame ou bouton noir) évoquent sa forme, mais aussi sa toxicité.

Préférant les sols riches en calcium, elle se trouve dans les clairières de bois humides. On la trouve principalement dans les régions médioeuropéennes et alpines. C’est une grande plante vivace pouvant atteindre 2 mètres dont les tiges rougeâtres sont légèrement velues. Ses fleurs sont solitaires, en cloche pendante et de couleurs violacées ou jaunes chez les variétés cultivées. Elles apparaissent en juin et peuvent coexister avec les fruits sur un même pied, d’août à octobre en Europe. Ses fruits sont des baies noires luisantes de la taille d’une petite cerise.

Toutes les parties de la plante contiennent des alcaloïdes tropaniques toxiques. L’intoxication se manifeste par la rougeur du visage, une sécheresse de la bouche et des muqueuses, une soif intense, des faiblesses musculaires, ainsi qu’une mydriase, une tachycardie, de l’hyperthermie et des hallucinations. Puis une phase de dépression avec une paralysie pouvant aller jusqu’au coma. Chez l’adulte, 10 à 15 baies ingérées peuvent provoquer la mort au bout de 5 à 6 heures, 2 à 3 peuvent entraîner une intoxication grave chez l’enfant.

Info en + :

La belladone fut utilisée pour parfaire la beauté des femmes de la Renaissance. Les Italiennes appliquaient sur leurs yeux quelques gouttes d’une infusion à base de belladone qui avait pour effet de dilater leurs pupilles et de leur donner de profonds yeux noirs. D’où son nom belladone, issu de l’italien bella donna ( « belle femme »).

Le mode de dissémination de cette plante est la zoochorie, c’est-à-dire qu’elle « utilise » les animaux. Certains mammifères comme les lapins, lièvres et rongeurs sont peu sensibles aux alcaloïdes toxiques présents dans la belladone, car ils possèdent une atropinase hépatique, un enzyme qui dégrade l’atropine. Ce qui leur permet de se nourrir de ces fruits et de les disséminer.

Fonctionnement des alcaloïdes :

Les alcaloïdes tropaniques principaux du datura sont l’hyoscyamine, l’atropine et la scopolamine. L’hyoscyamine a des effets parasympathicolytiques (c’est-à-dire qui s’opposent à l’action du système nerveux parasympathique) se traduisant par une tachycardie, une mydriase, une diminution des sécrétions (salive, sueur) et un ralentissement du transit intestinal.

La scopolamine est utilisée dans le traitement symptomatique de certaines douleurs digestives et gynécologiques, en soins palliatifs, ainsi que dans la prévention du mal des transports.

L’atropine est utilisée par voie intra-veineuse ou sous-cutanée, contre le malaise vagal mal toléré ou pour accélérer la fréquence cardiaque en cas de bradycardie transitoire et lors de certains troubles de la conduction cardiaque.