Détectées pour la première fois en France en 2018 puis en 2021 en Corse dans des moules, les brévétoxines (BTX) sont des toxines produites par des microalgues marines. Elles peuvent en cas d ’inhalation d’embruns contaminés provoquer des intoxications. En cas d’ingestion, elles peuvent aussi provoquer des symptômes neurologiques, gastro-intestinaux et/ou cardiovasculaires.

Effet de la toxine sur la santé :

L’inhalation d’embruns contaminés en cas d’efflorescence de ces microalgues est la voie d’exposition principale rapportée dans d’autres zones du globe, comme en Floride. Celle-ci peut se produire lors de la baignade ou à l’occasion d’activités professionnelles ou de loisirs, à proximité ou sur la plage. Elle peut provoquer éternuements, nez qui coule et irritation de la gorge. En se déposant sur le visage et la peau, les embruns contaminés par des BTX sont également susceptibles de causer des irritations cutanées et oculaires. Les professionnels qui travaillent dans des zones contaminées sont les plus exposés.

Les brévétoxines (BTX) sont des neurotoxines produites par certains microorganismes aquatiques (dinoflagellés). Elles s’accumulent dans les crustacés et poissons dont l’ingestion peut causer un empoisonnement connu sous le nom d’intoxication neurologique par les fruits de mer (NSP pour Neurotoxic Shellfish Poisoning ).

Présence en France :

Si les BTX font l’objet d’un suivi dans les coquillages depuis janvier 2018 en France, elles ne sont actuellement pas surveillées dans l’eau de mer. Le suivi environnemental des sites de baignade situés à proximité des points de surveillance où des espèces de producteurs potentiels de BTX ont été détectées dans le passé est nécessaire pour en savoir plus sur ces toxines. Ces connaissances permettront d’anticiper l’apparition d’une « marée rouge » sur le littoral français, signe de la présence en abondance des microalgues productrices de BTX, et de définir les mesures de gestion les plus adaptées.

Aujourd’hui, les BTX ne sont pas réglementées en France ou en Europe où elles sont considérées comme des toxines émergentes. En revanche, elles constituent un risque avéré en Floride particulièrement, mais également en Australie, Nouvelle Zélande et au Mexique, où elles sont réglementées depuis de nombreuses années.

Aucun décès lié à ces toxines n’a été rapporté chez l’Homme, à ce jour dans le monde. En revanche, leur toxicité pour la faune marine est connue et peut conduire à des épisodes de mortalités importantes de poissons, d’oiseaux marins, de tortues et de mammifères marins, essentiellement dans le Golfe du Mexique.

Info en + :

Lors des « marée rouge » les poissons et les animaux présent au niveaux les plus élevé de la chaine alimentaire (par exemple les dauphins) sont intoxiqués par les brévétoxines. Aussi, en plus de l’effet toxique, la réduction de la teneur en oxygène, causée par la forte densité de phytoplancton à la surface de l’eau, est également impliquée dans l’extinction de masse de certain animaux.

Fonctionnement de la brévétoxines :

La brévétoxines agissent sur le canal sodium en se fixant sur un récepteur de neurotoxine, ce qui cause l’activation persistante du canal. Cette modification provoquent l’augmentation de la propagation de l’influx nerveux et peut donc causer une paralysie partielle des membres, des troubles de l’élocution, une perte de coordination et un coma dans les cas les plus graves. Les symptômes débutent généralement entre 1 h et 24 h après l’exposition, et peuvent persister jusqu’à 3 jours.

Sources : 

AVIS révisé, AVIS et RAPPORT de l’Anses sur l’état des connaissances relatives à l’exposition aux brévétoxines par consommation de coquillages, par inhalation d’embruns ou par contact direct avec de l’eau contaminée en cas de baignade

Lavaud S. (2021) Brévétoxines dans les coquillages : des symptômes neurologiques, gastro-intestinaux et/ou cardiovasculaires

VILCOT M. (2020) Impacts sur la faune sauvage de la prolifération de l’algue Karenia brevis dans le golfe du Mexique entre 2015 et 2019 – Étude de cas à partir de données collectées dans le Centre de Soins «Clinic for the Rehabilitation of wildlife» à Sanibel Island (Floride, États-Unis)