Description et Biologie

Les punaises de lit appartiennent à l’ordre des Hémiptères, plus précisément au genre Cimex. Elles se nourrissent exclusivement de sang tout au long de leur vie. Bien que ces insectes soient étroitement liés aux humains depuis des milliers d’années, ils peuvent également se nourrir sur d’autres animaux, comme les volailles, si leur hôte principal n’est pas disponible.

Ces punaises sont actives la nuit et évitent la lumière : elles se regroupent pendant la journée et forment des agrégats dans des lieux sombres près des zones de repos de leur hôte. Elles commencent à chercher de la nourriture dès la tombée de la nuit, bien que la présence d’un hôte puisse les inciter à se nourrir aussi bien la nuit que le jour. Une fois qu’elles ont trouvé un hôte, elles se nourrissent de son sang pendant une dizaine de minutes avant de retourner se cacher dans leur abri.

Cimex lectularius - photo de Jean Michel Berenger

Répartition et Habitat

Les punaises de lit ont une répartition mondiale ; partout où l’Homme se trouve, il peut y avoir des punaises de lit. En France hexagonale, l’espèce de punaise de lit la plus courante est Cimex lectularius. Dans les territoires d’outre-mer aux climats tropicaux (Martinique, Guadeloupe, Réunion et Guyane française), une autre espèce peut co-exister avec cette dernière : Cimex hemipterus, la punaise de lit tropicale. On retrouve ces espèces principalement dans les habitations, les hôtels, et les hébergements collectifs. La littérature publiée souligne l’absence de corrélation entre une hygiène précaire du logement et/ou de l’occupant et l’infestation par les punaises de lit.

Avant la seconde guerre mondiale, cet insecte était déjà présent en France hexagonale. Puis l’utilisation généralisée d’un insecticide (DDT), aujourd’hui interdit, a fortement réduit sa présence. Depuis les années 1990, les populations de punaises de lit sont en recrudescence dans de nombreux pays développés dont la France.

 

Risques Sanitaires

Après avoir été piqué, les réactions cutanées bénignes sont les manifestations les plus fréquentes. Elles n’apparaissent pas toujours et n’ont aucune spécificité : elles ont souvent l’aspect des lésions induites par n’importe quel insecte… Les lésions de grattage peuvent entrainer des infections cutanées.  Les cas de réactions allergiques sont isolés.

En l’état des connaissances, la punaise de lit n’est pas considérée comme vecteur d’agent pathogène. A noter que le parasite Trypanosoma cruzi, responsable de la maladie de Chagas, peut survivre dans le tube digestif des punaises. Dans le cadre d’expérimentations animales, il a été montré qu’il pouvait être transmis entre des punaises et des souris mais cela n’a jamais été mise en évidence en milieu naturel. Il n’y a pas de cas avéré de transmission de ces pathogènes à l’Homme.

Les conséquences émotionnelles et psychologiques voire psychiatriques sont finalement les plus impactantes sur la santé humaine et la vie socio-professionnelle. Celles-ci incluent des troubles du sommeil, de l’anxiété, de la détresse psychologique, des changements d’humeur, de la nervosité, des sentiments de panique, de l’agitation, de l’hypervigilance, des comportements d’éviction, des manifestations délirantes, et des symptômes équivalents à un stress post-traumatique avec des conséquences socio-professionnelles. Ces impacts sur la santé mentale peuvent engendrer une crainte de stigmatisation sociale, une dégradation de l’état de santé générale et augmenter le risque de suicide et d’hospitalisation psychiatrique.

 

Conclusion

Les espèces de punaises de lit présentes actuellement dans l’hexagone ne transmettent pas de maladies via leur piqure. Les risques sanitaires les plus importants sont les conséquences émotionnelles et psychologiques voire psychiatriques liés à la présence de punaises de lit dans les habitats humains.

Merci à notre relecteur :  Jean-Michel BERENGER (entomologiste) Laboratoire Diagnostic Insecte

Rédaction : Marilou MOTTET, FREDON France

Sources

Anses. (2023). Les punaises de lit : impacts, prévention et lutte. (saisine 2021-SA-0147). Maisons-Alfort : Anses, 257 p. https://www.anses.fr/fr/system/files/BIOCIDES2021SA0147Ra.pdf

Delaunay P, Berenger JM, Izri A, Jourdain F, Perrin Y, Robert V. Les punaises de lit Cimex lectularius et Cimex hemipterus – Biologie, Lutte et Santé publique, 2 ème édition. CNEV, 2015, 24 p.https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/punaise_de_lit_livret_delaunay_2015.pdf